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LE LIEN (THE LINK) ENTRE LES VIOLENCES FAITES AUX ANIMAUX ET CELLES PERPÉTRÉES ENTRE HUMAINS.
Qu'elles que soient les manières dont on aborde le sujet de la souffrance animale lors d’une discussion privée ou professionnelle – violence sur les animaux dans le cadre familial, corrida, combats d’animaux, conditions d’élevage du bétail, vivisection –, la réaction des interlocuteurs est souvent la même : « Comment pouvez-vous attribuer autant d’importance à la souffrance animale, alors qu’il y a tant de guerres atroces dans le monde, de famines, de femmes battues, d’enfants martyrisés ? »
LA HIÉRARCHISATION DES VALEURS ENTRE LA SOUFFRANCE ANIMALE ET LA SOUFFRANCE HUMAINE EST À BANNIR
Le plus souvent, ce type de réaction n’est, de la part du pourfendeur, qu’une manière de se déculpabiliser de toute inactivité, car s’inquiéter des animaux n’a jamais empêché quiconque de se préoccuper des humains. Comme si les deux préoccupations ne pouvaient pas s’additionner et qu’il fallait absolument établir une hiérarchie entre les atrocités commises sur les plus faibles, les animaux, au nom de notre « supériorité » humaine ! D’ailleurs, après vérification, il apparaît que les personnes qui tiennent ce genre de propos ne s’occupent, le plus souvent, ni des uns ni des autres…
En termes de communication sur la cause animale, ce réflexe de hiérarchisation est d’autant plus gênant qu’il et quasi systématique. Heureusement, Aujourd’hui, la science vient au secours des défenseurs des animaux !
LE "LIEN" SCIENTIFIQUEMENT DÉMONTRÉ ENTRE LA VIOLENCE AUX ANIMAUX ET LA VIOLENCES AU PERSONNES
En parallèle avec l’empathie, le deuxième point d’appui stratégique de Animabilis reposera sur le lien, désormais démontré à grande échelle statistique, qui existe entre la maltraitance animale et la violence entre humains. Les anglo-saxons l’appellent « The Link », « Le Lien » !
La légitimité scientifique de ce « Lien » rompt une certaine approche négative de la hiérarchisation homme-animal (celle-là même que Descartes a mis en place d’une manière matérialiste aussi suffisante que dangereuse).
L'APPORT RÉCENT DE LA SCIENCE : "QUI BAT SON CHIEN... BAT LES SIENS, OU LES AUTRES" !
Nous assistons récemment à une forte intensification de la recherche internationale en psychologie, criminologie et même psychiatrie sur le lien entre les mauvais traitements réservés aux animaux et les conduites violentes entre humains.
LES TUEURS EN SÉRIE SE FONT LA MAIN SUR LES ANIMAUX
C’est en recherchant tous les indices qui pourraient permettre de prévoir un futur comportement de tueur en série et de tueur de masse que le FBI a commencé à effectuer des études statistiques sur le « Lien » dans les années 70. Les délinquants très violents ont en effet souvent en commun d’avoir martyrisé les animaux lorsqu’ils étaient enfants. Récemment, ce fut le cas de Dylan Klebold, l’un des deux élèves de terminale responsables du massacre du lycée de Columbine (Colorado) en avril 1999. D’Anders Behring Breivik, le tueur norvégien responsable en août 2011 de la mort de 77 personnes sur l’île d’Utoya. Ou encore, tout récemment, de Lewis Peschet, jugé par la cour d’assises de l’Aisne, lundi 29 septembre 2014, pour l’assassinat d’une jeune fille de 17 ans, qui s’amusait à étrangler des chats et des rongeurs…
Aujourd’hui, on sait, suite à de nombreuses études universitaires dans le monde, que les auteurs de violences sur l’animal commettent cinq fois plus fréquemment des violences sur les personnes. Ainsi, trois criminels sur quatre reconnaissent avoir maltraité des animaux, 50% des violeurs ont dans leur enfance commis des actes de cruauté sur l’animal, sans compter que 15% des violeurs violent aussi des animaux… Les chercheurs considèrent en effet que la violence s’exerce le plus souvent d’abord envers les animaux, ce qui contribue à insensibiliser son auteur à la souffrance de « l’autre ».
LE LIEN DES VIOLENCES ANIMALES ET HUMAINES DANS LE CADRE FAMILIAL
Les études portant sur le « Lien » dans le cadre domestique et familial, qui abrite une forme de violence longtemps passée sous silence, sont plus tardives. Il faut en effet attendre les années 1990 et les travaux de pionnier de l’Américain Frank Ascione, aujourd’hui professeur de psychologie à l’université américaine de Denver (Colorado), pour découvrir qu’une femme avait une probabilité cinq fois supérieure d’être violentée par son partenaire lorsque celui-ci maltraitait l’animal familier de la maison. Dans 8 foyers sur 10, quand des violences sont perpétrées sur des animaux, elles existent également envers des enfants ou d’autres membres vulnérables de la famille (personnes âgées, femmes…). Ces conduites se produisent souvent dans les mêmes maisons et sont perpétrées par la même personne… un homme adulte.
LE CERCLE VICIEUX DE LA VIOLENCE : QUAND LES ENFANTS EUX-MÊMES MALTRAITENT LES ANIMAUX
Des chercheurs se sont également penchés sur la propension de certains enfants à maltraiter les animaux. L’une des études les plus récentes, publiée en 2011, a été menée par le Prof. Killian, criminologue à l’Université de Zurich, auprès de plus de 3 600 jeunes âgés de 13 à 16 ans. Elle révèle que 12 % de ces adolescents ont reconnu avoir volontairement maltraité un animal. Les analyses statistiques ont montré qu’à l’adolescence, ces enfants violents sur les animaux avaient commis trois fois plus de délits graves (vandalisme, agression avec blessure) que les autres.
En parallèle, d’autres psychologues ou criminologues se sont penchés sur ce qui influence un enfant à effectuer des actes de cruauté sur les animaux. Clairement, il s’agit principalement de ceux qui ont pu être victimes d'abus physiques ou sexuels, qui ont été témoins de violences entre leurs parents, ou qui ont vu leurs parents ou des pairs faire du mal à des animaux.
Donc qu’il s’agisse de maltraitance animale ou humaine, le cercle de la violence est bien infernal, car les enfants victimes de violences deviennent bourreaux des plus faibles, et ont toutes les chances de devenir violents envers les humains également. Comme le résume Phil Arkow, l’un de nos partenaires américains, directeur de la « Link Coalition » aux USA :
« Quand des animaux sont violentés, des personnes sont à risque.
Quand des personnes sont violentées, des animaux sont à risque. »
L'ANIMAL EST UNE SENTINELLE PRÉDICTIVE DE LA VIOLENCE HUMAINE
Toutes ces études confirment que la violence sur l’animal est un facteur prédictif de la violence vis-à-vis des personnes vulnérables – enfants, femmes, personnes âgées. Il n’y a donc pas « des » violences mais « une » violence, celle qui est perpétrée sur des êtres vivants – humains ou animaux – en état de faiblesse physique ou psychologique. D’où à terme la nécessité de s’affranchir de la distinction fallacieuse que les lois attribuent à la nature humaine ou animale de la victime.
LES SOLUTIONS LÉGALES
Il faut absolument concourir à faire progresser les lois, de façon à mieux protéger les animaux et à favoriser une collaboration pertinente entre les services de protection des populations, et celles dédiées à la protection des animaux.
En France, la loi est rarement appliquée en cas de maltraitance animale. Sauf si les réseaux sociaux se mobilisent spontanément et parviennent à faire bouger la justice : cf. le jeté de chat à Marseille qui a valu au mis en cause une peine de prison ferme de 10 mois.
METTRE EN PLACE UN LIEN ENTRE LES ACTEURS DE LA PROTECTION DES HOMMES ET CEUX DE LA PROTECTION ANIMALE
Pourquoi ne pas tirer profit de cet indicateur potentiel, le « Lien », pour mieux prévenir l’escalade de la violence dans les familles et dans la société ? Aux Etats-Unis, ce raisonnement prévaut de plus en plus. Dans un nombre croissant d’Etats, il donne lieu à des interventions coordonnées entre policiers, magistrats, éducateurs, vétérinaires, associations de protection des animaux et de protection de l’enfance ou des femmes battues. Aux Etats-Unis, au Canada, en Nouvelle-Zélande, au Danemark et en Norvège, a été adopté le principe selon lequel les vétérinaires doivent attirer l’attention des représentants de la loi sur les suspicions de maltraitance. Aux USA, les travailleurs sociaux sont invités à s'interroger sur la manière dont les animaux familiers sont traités par les membres de la famille, tandis que l'on suggère aux vétérinaires témoins de mauvais traitements de se rapprocher des autorités…
LES SOLUTION EN TERMES DE SOINS ET D'ÉDUCATION À L'EMPATHIE À L'ANIMAL... ET DONC À L'HOMME
Dans bien des milieux, bien des familles, bien des lieux d’enseignement de par le monde, l’empathie est décrite aux enfants comme une faiblesse à surmonter, de façon à être « fort » dans un monde difficile. Cette éducation à la dure a un impact fort sur l’évolution de nos sociétés et sur le rapport entretenu avec les plus faibles. L’animal s’en retrouve victime par la simple vulnérabilité de son « positionnement social », même quand il n’est pas directement ciblé par le principe d’éducation dure en question.
Sans enlever la moindre importante aux autres approches, répressives quand il y a urgence, psychologiques ou autres, quelques expériences de chaque côté de l’Atlantique ont clairement démontré que l’apprentissage de l’empathie avec des animaux en chair et en os donnait d’excellents résultats. Une fois qu’un enfant a intégré l’empathie avec un animal, il peut l’appliquer ensuite dans sa vie intime. En l’absence de témoin, il n’a pas honte de passer pour un faible quand il lui exprime de l’amour puisqu’il ne le répètera à personne. De plus l’amour qu’un animal domestique a pour l’homme est inconditionnel, il ne dépend pas d’humeurs, de susceptibilité, de sautes de caractères.
De nombreuses études ont démontré qu’en développant l’empathie envers les animaux, on la développe naturellement envers les humains. La réduction concomitante du harcèlement en milieu scolaire en est un excellent exemple. Il convient donc bien de cultiver notre empathie naturelle pour la mettre au cœur de nos modes de vie et « réapprendre » l’humanité au humains qui l’ont oubliée… ou, encore mieux, l’apprendre aux enfants comme un mode de fonctionnement affectif et psychologique naturel.
En faisant progresser l’empathie que l’homme entretient avec l’animal, on participe à sa protection. Mais dans le même temps, les humains améliorent la qualité de leurs relations entre eux : on réduit la violence dans le cadre familial, on réduit le harcèlement scolaire, la délinquance juvénile, adolescente et adulte. Également, par effet de ressemblance, on réduit la distance entre l’homme moderne et l’animal sauvage… et donc, on favorise la protection de l’environnement.